Les femmes belges ont la bougeotte 🙂 et non… je ne suis pas la seule qui rêve de contrées plus lointaines. Cet article est pour moi l’occasion de vous présenter le livre de Christine Van Ceunebroeck : Seule en quête de sens Compostelle en cent jours. Je vous invite à chausser vos meilleures chaussures de randonnée pour découvrir le fabuleux périple de Christine en parcourant son carnet de voyage vers le mythique Chemin de Compostelle.
Je suis profondément admirative de ceux et celles qui se lancent dans de tels périples, que ce soit sur le Chemin de Compostelle ou sur le Pacific Crest Trail allant des Etats-Unis jusqu’au Canada. Ce dernier fait l’objet d’un livre adapté en film que je vous partagerai dans un prochain article.
Pour ma part, je dois vous avouer que je ne suis pas encore prête à me lancer dans une telle aventure ou alors… comme je l’ai suggéré à mes parents… “Vous me retrouvez à chaque étape avec votre camping-car m’assurant repas et couchage chaque nuit 😂”. Bon… je l’admets, cela n’entre pas trop dans la philosophie des pèlerins mais je propose un concept version “tout luxe”. N’y pensez pas… je vais dès à présent breveter le concept juste au cas où, j’hésite encore si la location de mes parents est prévue ou non dans le concept 😂.
C’est donc pour cette raison qu’actuellement je reste juste admirative de ces marcheurs et je continue de faire mes randonnées d’un jour ! Je ne suis pas certaine de vouloir être estampillée de “coquillarde”, nom donné au XVe siècle aux voleurs ou gueux, comme l’explique Christine lors d’une de ses nuits dans un logement dont l’esprit ne correspond pas tout à fait à la philosophie du Chemin des pèlerins vers Compostelle.
Les grandes étapes de son parcours :
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- En Belgique : Soignies
- En France :
- Rocroi – Reims- Troyes
- Vezelay – Nevers
- Limoges – Périgueux
- Ostabat
- Saint-Jean-Pied-de-Port
- Roncevaux
- En Espagne :
- Pampelune
- Burgos – Leon
- Santiago de Compostela
MON RESSENTI sur Seule en quête de sens Compostelle en cent jours
Au détour d’un livre, parfois, une phrase résonne en nous comme une évidence. « Ne laisse pas tes rêves dans un coin, les coins c’est fait pour les poussières”. J’ai inscrit cette phrase lue dans ce livre dans mon carnet de bord personnel pour la relire régulièrement. Christine a vécu des défis personnels en traversant un burn-out et faire Saint-Jacques de Compostelle est une étape de sa guérison. Elle place le contexte dès les premières lignes, elle est à la recherche de sens. Certains font Compostelle pour la performance sportive d’autres pour apprendre à mieux se connaître. On dit de Compostelle que c’est un voyage bouddhiste qui incite à la méditation et à la contemplation.
Après avoir effectué un entraînement pendant plusieurs mois de la Belgique jusqu’au Népal, c’est mi-juillet 2018 que débute l’aventure de Christine Van Ceunebroeck. Elle part de Soignies en Belgique pour atteindre Santiago de Compostela en Espagne, traversant au passage la Champagne.
Des trucs et astuces pour faire son propre chemin
Je suis un peu naïve et je ne me rendais pas compte des règles à suivre pour faire de son Chemin de Compostelle une réussite. Christine nous explique au fil des pages les aspects pratiques, le vocabulaire typique aux pèlerins, comment valider chacune de ses étapes dans sa credencial (ou carnet du pèlerin) mais également comment organiser ses journées. Elle trace son propre itinéraire en Belgique avant de mettre ses pas dans ceux des millions de pèlerins qui ont fait le Chemin avant elle. Elle suit par après les guides du pèlerin dès qu’elle rejoint le tracé de Saint-Jacques en France. Il faut savoir que ces guides sont en réalité les ancêtres de nos guides de voyage.
Il ne suffit pas d’enchaîner de 10 à 30 kilomètres par jour. Ses journées sont rythmées pour répondre à des besoins essentiels : manger, dormir, soigner ses blessures et faire ses lessives.
Christine, par son côté bonne vivante, nous invite également à savourer les petits plaisirs de la vie, à célébrer les spécialités culinaires des régions traversées. Elle enfile les kilomètres et s’imprègne de l’atmosphère spécifique à chacun des pays dans lesquels elle évolue. Une bière Saint-Feuillien en Belgique, un verre de champagne à Reims en mémoire des origines de sa maman, une tortilla en Espagne. Certaines journées débutent sans savoir où elle dormira le soir car les hôtes ne répondent pas à ses appels. “Heureusement, la chance est souvent au rendez-vous d’une rencontre qui lui trouve la solution pour passer la nuit à l’abri”. Certaines nuits sont peu réparatrices et on sent que la fatigue impacte certaines étapes de son chemin.
Christine est également une incorrigible tête en l’air et ses bâtons en font les frais régulièrement. Le moindre oubli (lunettes, tour de cou, bâtons) peut avoir des conséquences importantes sur le parcours du pèlerin.
S’arrêrer, Respirer, Observer…
Christine est une aquarelliste et à travers les mots de son carnet de bord, elle peint les paysages qui s’offrent à elle. Au fil des pages, j’avais la chanson de France Gall en tête “ Cézanne peint”. Son récit se dessine comme un tableau vivant à travers le détail des paysages, les insectes & animaux qui s’y promènent, les couleurs et la lumière qui évoluent jour après jour. La couverture de son livre est par ailleurs une aquarelle représentant une marcheuse avec ses bâtons et son sac, très certainement un autoportrait.
Ces 100 jours sont longs, sont douloureux mais ils sont surtout l’aboutissement de rencontres plus ou moins réussies. Comme elle l’explique, « Elle passe d’employée cheminote à une vagabonde temporaire qui chemine pour retrouver les rails de sa vie » La nature humaine se révèle également sur le Chemin vers Compostelle tant auprès des pèlerins que des accueillants. Je suis une éponge à émotions et l’humeur de Christine évolue en fonction de ses rencontres et je la ressens très fortement. J’ai envie d’abandonner la lecture quand pendant plusieurs jours elle vit des expériences plus moroses. Et puis je réfléchis… hormis quelques doutes lors de son départ, pas une fois Christine n’évoque le fait d’abandonner, elle arrivera au bout du chemin, ce n’est pas une option ! Comme elle le dit “J’y arriverai, je suis confiante, je crois en moi”. Je reprends goût dès qu’elle évoque le paysage de montagne avec ce vocabulaire qui m’est si familier. Elle traverse les cols et crée son propre cairn. “Ce moment empreint de simplicité est un pur bonheur qui lui fait ressentir l’effet apaisant du chemin ».
Ces chemins qui font le Chemin de Compostelle ont été bâtis aux endroits les plus beaux. Christine nous partage ses découvertes : l’histoire d’un endroit, d’un monument, d’une église. Elle s’arrête parfois pour prendre le temps de davantage visiter.
Mais le Chemin de Compostelle est bien plus qu’un simple voyage physique. Les chemins qui mènent à Compostelle sont propices à la méditation et à la réflexion. L’histoire de Christine et sa recherche de sens sont humbles et plutôt pudiques, un peu comme si elle nous laissait l’opportunité de faire notre propre chemin avec notre propre ressenti. “Ma philosophie est de marcher en conscience. On apprend à ralentir, à se reconnecter avec soi-même. On ne peut pas aller plus vite que ses pas”.
A travers son expérience, Christine nous rappelle que le véritable voyage, c’est celui qui nous mène à la rencontre de nous-mêmes. C’est un voyage intérieur, une exploration de nos limites et de nos aspirations les plus profondes. Car le Chemin de Compostelle, c’est aussi une leçon d’humilité, une invitation à lâcher prise et à accepter les aléas du voyage. C’est une aventure où chaque pas compte, où chaque rencontre est une occasion de grandir et d’apprendre.
QUELQUES PHOTOS DE SON PERIPLE VERS COMPOSTELLE
Ces photos sont la propriété de Christine Van Ceunebroeck, merci à elle pour le partage de cet album 🙂. Cliquez sur les images pour les consulter en grand format.
QUELQUES MOTS SUR L’AUTEURE
Christine Van Ceunebroeck, née en 1959, originaire de Menin en Belgique, réside à Soignies depuis 2008. Maman de deux fils, eux-mêmes parents, elle a traversé une carrière aux Chemins de fer belges ponctuée par un burn-out. Forte de sa résilience, elle a pris une retraite bien méritée, décidée à savourer pleinement chaque instant de la vie.
> TITRE complet : Seule en quête de sens Compostelle en cent jours
> AUTEUR : Christine Van Ceunebroek
> EDITIONS : Le Livre en papier
> ANNÉE : 2022
> PAGES : 275
> RESUME :
Dans son journal de bord, Christine nous raconte son périple, seule depuis Soignies( Belgique) vers Compostelle.
- 97 jours de marche
- 3 jours de repos (relatif)
- 3 paires de bottines
- 3 pays foulés
- 2482 km à pied
Plus que des chiffres, ce chemin est surtout un chemin d’introspection, de découverte de soi et des autres, de rencontres magiques et de paysages à couper le souffle. Une aventure extraordinaire !
> COUVERTURE : aquarelle de l’auteure
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- Pour écouter :
- la chanson du pèlerin de Compostelle ULTREÏA originale ou instrumentale
- la chanson Cézanne peint
- l’émission Saint Jacques de Compostelle de Franck Ferrand « au coeur de l’Histoire »